"Robe de Prune" installation dans le jardin  (juillet 1995), Prunes sauvages, treillis métallique de poulailler abandonné

Des prunes sauvages se trouvaient par terre, de petites prunes qui, bien que mûres, ne mesuraient pas plus de 3 cm de diamètre. J'ai façonné le treillis en forme de lingerie féminine, y modelant les rondeurs qu'elle prend une fois revêtue.

Puis j'ai emboîté les prunes dans les mailles du treillis. En fait, c'est la chair molle du fruit qui était enserrée par la maille.

Un grand nombre de prunes ont ainsi été fixées dans le treillis, dont la plupart des mailles demeuraient cependant vides.

Cette lingerie suspendue dans le jardin reste transparente, elle évoquerait sans erreur le corps humain. D'ailleurs les mailles hexagonales évoquent la structure d'une cellule.

La tension entre la maille métallique et le fruit mûr est très sensuelle, la douce odeur émise attire les papillons, les abeilles, les mouches...

Picorées par les insectes et sous l'action du soleil, les prunes se dessèchent lentement, et, avec le temps, elles se détachent du treillis l'une après l'autre.

En fait c'est mon premier travail in situ qui m'a satisfait suffisamment : je me suis senti capable de faire une approche différente de celle des autres artistes connus de Land Art. (Extrait de "Passivité Active", pp.12-13)

Wild plums were on the ground. The small plums were no more than 3 cm in diameter. I modeled the chicken-wire in the shape of lingerie, with the curve as it is dressed.

Then I fitted plums into the chicken-wire. In fact, they are fixed by the softness of the fresh fruit.

A large number of plums were fixed in chicken-wire, however most of the wire-meshes remained empty.

As this lingerie suspended in the garden looks transparent, it will not fail to remind the human body. Moreover the hexagonal mesh suggest the cell.

The tension between the wire and the mature fruit is very sensual, the mild smell attracts the butterflies, the bees, the flies...

Pecked by insects and heated by the sun, the plums dry out slowly, and, in time, they drop off from the wire dress one after the other.

In fact it is my first work in situ that satisfied me enough and I felt capable to make a different approach from other well-known Land Art artists.