Au Japon, à la saison de la mandarine, les enfants jouent avec le feu. Ils síadonnent interminablement au jeu díécriture invisible, qu'ils appellent "aburidashi". Assemblés autour díune bassine de céramique "hibachi" qui est remplie de cendres et de charbon ardent, ils agitent les papiers écrits au jus du fruit pour faire apparaître leurs messages, secrets jusqu'alors.

 En explorant ce jeu díenfant, Eizo Sakata puise dans la passion de la flamme vive, pour pousser plus loin ses préoccupations créatives.

 Les oeuvres présentées dans ce cahier sont des résultats de cette quête inhabituelle. Le citron se peint, l'ail se dessine. L'acidité et la solidité des fruits de la nature jouent différemment avec le feu.

 Peindre a l'aveugle, concevoir une image comme en rêve, peindre dans l'air, puis faire apparaître l'image avec un enthousiasme d'enfant pour la puissance du feu : les dessins tracés dans ce vide deviennent une communication. Ainsi l'artiste nous entraîne dans son territoire de création.